Jean : les traitements à base de corticostéroïdes

Bonjour, je m’appelle Jean. J’habite La Hulpe en Belgique. J’ai 46 ans. Tout d’abord merci pour votre rubrique. J’ai du psoriasis depuis plus de dix ans maintenant et je suis découragé du peu de résultats des traitements. J’ai des plaques de psoriasis sur les coudes et les genoux + à l’aine. J’ai utilisé Daivonex crème durant de nombreuses années, matin et soir, mais avec peu de succès. Dovobet par contre marche bien – résultat très rapide – mais mon dermato me dit que je ne peux l’utiliser que durant un mois. Dès que j’arrête une semaine ou deux, les plaques reviennent tout de suite. Pourquoi ne puis-je utiliser le Dovobet en continu et existe-t-il un autre traitement à utiliser en alternance ? Merci de vos précisions.

Docteur Ghislain

En règle générale, le médecin sera prudent lors de l’utilisation de traitements locaux comportant des dérivés de cortisone. En effet, même s’il s’agit d’une hormone naturelle, produite tous les jours par notre corps, son usage exagéré peut avoir des conséquences négatives, même localement : amincissement et fragilisation de la peau, rougeurs, vergetures, changements de couleur, croissance des poils, et quelquefois conséquences à l’intérieur du corps, en cas de quantités de pommade vraiment importantes.

Et pourtant, c’est l’un des traitements les plus rapidement et les plus fortement efficaces sur le psoriasis !

Il y a de nombreuses sortes de cortisones en pommade, avec des effets et des risques différents. Le médecin vous conseillera en fonction des caractéristiques propres à votre problème et à vos caractéristiques de patient (sexe, âge, autres maladies,…). Le médicament local dont vous parlez associe deux principes actifs : un dérivé de cortisone et une sorte de vitamine D. La cortisone va diminuer l’inflammation (rougeur, chaleur, démangeaisons des plaques) et la vitamine D va prolonger cet effet et ralentir le renouvellement des cellules. Elle va en même temps exercer un effet protecteur sur la peau vis-à-vis des mauvais effets de la cortisone. D’où l’intérêt de ce médicament qui associe les deux principes actifs.

On propose souvent au patient d’interrompre progressivement l’usage d’une pommade qui a donné de bons résultats, afin d’éviter une récidive rapide et quelquefois brutale. Car alors, le patient sera déçu et sera tenté d’utiliser en continu le traitement, ce qui peut être mauvais. On diminue donc les quantités et les fréquences d’application des pommades, par exemple en alternant ces pommades avec d’autres plus légères, destinées à l’« entretien ». On peut aussi signaler que de récentes études cliniques ont été très rassurantes pour l’usage répété du médicament que vous citez. La notice d’utilisation a d’ailleurs été changée et ne limite plus l’usage à un seul mois, à condition que le patient soit bien suivi par son médecin. Il ne s’agit pas pour autant d’utiliser cette pommade en permanence, mais bien de l’utiliser logiquement, selon le besoin.