Olivier: L’ordre de prescription des traitements actuels est-il justifié d’un point de vue médical ou des raisons de coût des traitements ?
L’ordre de prescription des traitements actuels (traitements locaux, PUVA, immunosuppresseurs et traitements biologiques en dernier recours) est-il justifié d’un point de vue purement médical ou l’est-il plus pour des raisons de coût des traitements ? Par exemple, la PUVA, augmentant le risque de cancers de la peau, serait-elle encore utilisée ou les dermatologues passeraient-ils plus facilement vers les traitements biologiques si ceux-ci étaient à un prix abordable ?
La réponse du docteur Pierre-Dominique Ghislain:
Les deux réponses peuvent cohabiter. Il est évident que le coût des traitements récents est un facteur limitant puissant. En revanche, on considère aujourd’hui que ces traitements sont globalement plus sûrs (en tout cas à moyen terme) et souvent très efficaces ; certains dermatologues considèrent qu’à prix égal, les systémiques traditionnels n’auraient plus de place dans l’arsenal thérapeutique. Petit bémol : avec les traitements récents, on dispose de moins de recul qu’avec les anciens… En clair : les conséquences que l’on sait possibles pour les anciens traitements sont mieux connues et sont donc maîtrisables et/ou détectables à temps. Avec les nouveaux traitements, c’est l’inconnue : pas de signal inquiétant à ce stade, mais qu’en sera-t-il dans dix ou vingt ans ? Je ne veux pas créer d’inquiétude inutile, car tout aujourd’hui semble vraiment rassurant, mais seulement rappeler qu’au début d’un nouveau traitement, on ne voit et on ne connaît souvent que ses côtés positifs… Soyons enthousiastes, mais lucides et vigilants !