Jean : traitements et effets secondaires

Docteur, Cela fait plus de trente ans que j’ai du « Pso ». Au début, j’ai utilisé les diverses pommades. En 2007, je suis passé au Néoral et j’ai eu une rémission mais ensuite une rechute en 2010. Mon dermato m’a alors mis sous Humira de janvier à septembre et là encore, j’ai connu une très belle rémission. En septembre 2011 à nouveau, rechute très sévère et passage au Stelara. Merci à vous de me dire si je dois poursuivre ce traitement avec lequel j’ai une belle rémission mais qui n’empêche pas les effets secondaires comme des acouphènes, des vertiges, de l’hypertension, de la toux, la bouche et les lèvres sèches et de la fatigue dans les jambes. Jean

La réponse du Docteur Ghislain

La question est excellente et nous pose un problème quotidien. Le psoriasis est une maladie chronique. Mais des rémissions sont possibles, après un traitement ou même spontanément. Un traitement chronique (continu) est donc logique, mais il est astreignant psychologiquement et a priori non souhaitable médicalement. Moins on prend de médicaments…

En même temps, le psoriasis comporte une partie visible (les plaques) et une partie non visible (l’inflammation profonde, dans le sang et/ou les articulations). Et l’on sait de mieux en mieux que le traitement agit sur les plaques mais aussi et sans doute surtout sur cette inflammation de base, ce qui serait très important. Dès lors, un traitement continu trouverait tout son intérêt. Cela, à condition que tout se passe bien avec le traitement. Pour certains traitements, on ne peut pas envisager de traitement prolongé, car on sait que les effets secondaires « s’accumulent » : il faut donc faire des pauses dans le traitement, et on traite finalement les crises, les poussées. Ce qui fait qu’on traite la conséquence. Pourquoi pas, dans certains cas ?

Mais d’autres traitements sont prévus pour être donnés en continu, et les données de sécurité sont rassurantes à l’heure actuelle, avec quelques années de recul. Mais on doit rester prudents, évidemment. Au total, chaque situation doit être discutée au cas par cas, entre le patient et le médecin, en tenant compte du type de psoriasis, de son évolution antérieure, du ressenti du patient, de ses attentes, de sa qualité de vie globale, etc.

Il n’y a pas de réponse toute faite…

Bien à vous,
Docteur Ghislain.