Fabienne : comment traiter un psoriasis inversé ? 

Fin février, j’ai appris que j’étais atteinte du psoriasis inversé. La dermatologue m’a prescrit une préparation, un hydratant, une lotion nettoyante sans savon. Y a t-il des aliments interdits (ex. : lait de vache) ? Parfois j’ai l’impression que tout mon corps me chatouille. Quel comportement adopter lors des règles ? Je suis un peu perdue face à cette maladie. Dois-je aller voir un dermatologue spécialisé ? Je pars quelques jours en vacances en espérant que le soleil m’aidera physiquement et moralement.

La réponse du Docteur Ghislain

Le psoriasis inversé : encore une forme difficile, très pénible à vivre, souvent manquée dans son diagnostic, et peu connue du grand public, voire de certains médecins ! Il s’agit donc d’une atteinte du fond des plis (creux des bras, plis inguinaux, pli sous la poitrine…). Hydrater et utiliser un nettoyant doux sont en effet à la base du traitement. Mais s’agissant d’une atteinte des plis, éviter la macération ! Bien sécher, utiliser un hydratant fluide en émulsion.

Pas plus que dans le psoriasis en plaques, il n’y a d’aliments interdits. Certaines hypothèses qui se basent sur le rôle de l’inflammation digestive suggèrent de faire un régime sans lait de vache et/ou pauvre en produits céréaliers. Ces régimes sont le plus souvent inutiles. En fait, il est sans doute vrai que quelqu’un qui est intolérant à ces substances verra son psoriasis plus actif en période de crise, quand il ne respecte pas son régime. Mais de là à appliquer ces restrictions à tous les patients atteints de psoriasis… Non, en pratique, voyons d’abord comme est notre digestion. Sans douleurs, sans troubles du transit, sans autre anomalie digestive, il y a très peu de chances qu’un tel régime améliore notre psoriasis.

La question concernant les menstruations (règles) est judicieuse, et beaucoup de femmes se la posent. Eviter les protections trop synthétiques ou trop fermées, choisir des matières douces, se laver fréquemment, mais à l’eau claire ou avec un nettoyant sans savon.

L’avis d’un dermatologue spécialisé n’est pas chaque fois nécessaire. Un dermatologue « général » connaît bien la question, habituellement.

Une consultation supplémentaire apportera quand même quelquefois des éclaircissements, un autre éclairage, et, faute de guérir du problème, permettra de mieux le connaître et de mieux le gérer.

Quant au soleil, il sera en effet bénéfique sur ces deux tableaux, physique et psychique. Mais en évitant les excès, bien sûr : les bienfaits du soleil sont d’autant plus nets qu’on évite l’exposition directe prolongée.