Christine: Biothérapies : comment agissent-elles ?

Meilleur bonjour, Docteur, Vous serait-il possible de différencier HUMIRA et STELARA, s’il vous plaît. Je n’ai pas cette information… et puis, il faut attendre trois mois pour avoir un rendez-vous chez son dermato habituel ! L’automne est là et le psoriasis est en forte poussée ! REMICADE avait fait de l’effet, mais au bout de la sixième perfusion, j’ai développé des douleurs articulaires très aiguës. J’ai donc interrompu ce traitement. Mais HUMIRA m’effraie : n’aurais-je pas les mêmes effets secondaires qu’avec REMICADE ? J’ai commencé du psoriasis à deux ans et demi après une parathyfoïde. J’ai soixante-cinq ans actuellement. J’ai tout essayé comme remède ! Merci beaucoup de répondre à ma question. Christine E.

La réponse Docteur Ghislain

Bonjour Madame,

L’Humira et le Stelara sont deux « biothérapies », comme aussi l’Enbrel et le Remicade. L’Humira s’attaque au « TNF », qui est un messager de l’inflammation, dont l’excès est une des causes du psoriasis. L’Humira a donc la même cible que le Remicade, et est aussi un anticorps. Mais il est entièrement humain, à la différence du Remicade, et il occasionne donc moins souvent des réactions d’hypersensibilité. Vous avez raison, ces réactions sont quelquefois violentes et très impressionnantes. Elles s’estompent progressivement après l’arrêt du traitement. Chez les patients qui réagissent mal à l’un des traitements, on ne peut pas parler de « réaction croisée », c’est-à-dire de forte probabilité de réagir identiquement avec un autre médicament. On peut donc normalement arrêter le médicament mal supporté, attendre un peu (malheureusement) et commencer un nouveau traitement. De ce point de vue, le Stelara est plus radicalement différent : il s’agit encore d’un anticorps, mais qui ne cible plus le TNF mais des interleukines, l’IL12 et l’IL23. Ce sont d’autres messagers de l’inflammation, encore plus précis (situés en amont du TNF, dans ce qu’on appelle la cascade inflammatoire : une étape qui en appelle une autre). On peut donc commencer sans crainte particulière ces autres traitements, même après effet secondaire du Remicade. Peut-être, par prudence, votre médecin voudra-t-il vous suivre d’encore plus près, au moins au début ; ne vous en inquiétez pas, ce sera logique. Bon courage pour la suite.