Arlette : comment traiter le psoriasis de la bouche ?

Bonjour à vous. Je suis âgée de quarante-neuf ans et je souffre de psoriasis du cuir chevelu depuis l’âge de quatorze ans. Depuis un an, je souffre également d’un psoriasis en gouttes sur tout le corps. Depuis dix-huit ans, j’avais des douleurs permanentes au niveau des gencives et de la bouche. J’ai vu un nombre impressionnant de médecins et de dentistes… Un dermatologue a fini par me faire une biopsie vu l’état de mon palais et de mes gencives. Diagnostic ;: psoriasis de la bouche. Traitement très compliqué car j’ai eu un cancer du sein en 2007. Connaissez-vous des cas similaires au mien. Si oui, quels traitements ont été entrepris ?

La réponse du Docteur Ghislain

Le psoriasis de la bouche (et de la langue) n’est pas exceptionnel. Il ne s’agit finalement que d’une muqueuse comme une autre, et l’on sait que le psoriasis peut se développer aussi sur les muqueuses génitales. En pratique, l’atteinte buccale est souvent peu gênante. On considère même que la « langue géographique » serait un équivalent de psoriasis, et c’est presque toujours asymptomatique (sans ressenti pour le patient). Par contre, quelques formes peuvent être vraiment gênantes, voire douloureuses. Il faut alors les différencier du lichen buccal, ce qui nécessite quelquefois une biopsie, comme chez vous. Le traitement est encore plus difficile que pour le psoriasis du corps (imaginez appliquer une pommade sur l’intérieur des joues, les gencives, etc.). On propose souvent des bains de bouche, d’abord simplement apaisants. Attention aux antiseptiques, quelquefois irritants. On passe ensuite aux applications d’emplâtres buccaux, comme pour les aphtes. Un peu malaisé mais efficace. Des bains de bouche à la ciclosporine peuvent être envisagés (mais font courir un risque – théorique – en cas d’antécédent de cancer).

Des bains de bouche à la ciclosporine peuvent être envisagés (mais font courir un risque – théorique – en cas d’antécédent de cancer).

Et puis, bien sûr, quand cela est justifié, les traitements systémiques « habituels »… Et, toujours, les mesures d’accompagnement, du genre « éviter le très chaud, le trop épicé, le très acide ».

Et espérer une rémission la plus proche et la plus longue possible (l’évolution naturelle se fait par crises).